Les officines se lancent dans la préparation d'antabuse pour pallier son retrait du marché

Les pharmacies du pays sont désormais en mesure de réaliser des préparations magistrales afin de pallier l'arrêt de la commercialisation, il y a trois mois par la société Sanofi, de l'antabuse, ce médicament qui aide au sevrage de l'alcool. C'est ce qu'ont indiqué mardi à Belga l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) et l'Association Pharmaceutique Belge (APB), confirmant une information des journaux de Mediahuis.

Un temps en rupture de stock, le disulfirma, la substance constitutive de ces comprimés qui dégoûtent de l'alcool, est de nouveau disponible "auprès d'un distributeur belge de matières premières", a indiqu&eacute ; l'AFMPS, soulignant que "d'autres devraient suivre". Ce qui permet aux officines du pays de réaliser des préparations magistrales avec ce principe actif et ainsi venir en aide aux personnes alcooliques souhaitant arrêter de boire.

Depuis l'arrêt, début mars, de la commercialisation de l'antabuse, "l'inquiétude étant grande, surtout en Flandre", alors que le médicament réduit considérablement l'envie de boire, a indiqué Nicolas Echement, porte-parole de l'APB. Mélangée à l'alcool, cette pilule rend nauséeux et à court de souffle, et donne des palpitations ainsi que des maux de tête.

"C'est un service qu'on rend à la population. La préparation de magistrales permet aux patients qui ne sont plus servis par l'industrie pharmaceutique de tout de même avoir accès à ces médicaments", à condition de disposer d'une prescription médicale, a fait valoir M. Echement. "Il s'agit d'un test pour le secteur des pharmacies", a-t-il souligné. Si celui-ci est concluant, les officines pourraient alors concocter d'autres préparations magistrales pour pallier la pénurie ou le retrait du marché de certains médicaments.

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    15 juin 2023

    Monsieur APB oublie de citer pas mal de choses.
    A. La réalisation des prescriptions magistrales dépend de la disposition en officine des produits actifs. Dans le cas du disulfirame, il est probable que l’arrêt de la commercialisation de l’Antabuse® n’a pas encore épuisé les stocks de ce produit. Mais combien de temps sa production se poursuivra-t-elle ? Elle est probablement déjà condamnée.
    B. J’ai débuté en prescrivant abondamment sous forme de préparations magistrales. Malheureusement, dans sa grande sagesse, sous les règnes de MM. De Haene et Busquin, ministres de la Prévoyance (?) sociale, le peuple belge a réduit à presque rien la liste des produits disponibles. L’objectif était clairement de réduire ce mode de prescription. Deux motifs étaient cités.
    C. Primo, comprimé pour comprimé, millilitre de sirop pour millilitre de sirop, ces préparations sont CONSIDERABLEMENT plus chères que leurs concurrents industriels. La politique des économies sur le dos des Patients existait déjà.
    D. Deuxio, cela nécessite que chaque officine et chaque grossiste dispose de plusieurs centaines de produits de base dont beaucoup doivent être détruits au terme de leur péremption. Ceci intervient dans le prix des préparations mais cela grève malgré tout fortement la rentabilité des officines et des grossistes. Les grandes chaînes n’aiment pas !
    E. Dans les conditions actuelles, la présence dans une prescription d’un seul produit « non remboursable » provoque le refus de remboursement de la totalité de la préparation. Chouette moyen de décourager.
    F. L’immense domaine de la prescription pédiatrique est particulièrement lésé par ces règles « sociales ». Pour des enfants de quelques mois ou quelques petites années, souvent les conditionnements « adultes » non seulement n’ont jamais été étudiés (Air connu : « notre produit n’a été étudié ni pour les femmes enceintes ni pour les moins de 18 ans… ») mais souvent ne conviennent pas du fait de la présence d’ingrédients accessoires, conservateurs, etc. Les pharmacies hospitalières peinent à « bricoler » chaque jour.