Une clé pour détecter Alzheimer et d'autres maladies neuro-dégénératives (UCLouvain)

Une équipe de scientifiques de l'Institut de neuroscience de l'UCLouvain, conduite par le Pr Bernard Hanseeuw, vient de mettre au jour une piste qui ouvre des perspectives pour un diagnostic plus fiable ante mortem de la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neuro-dégénératives, annonce vendredi l'université néolouvaniste. Cette étude est publiée dans la revue Nature Communications.

Depuis des années, les scientifiques qui tentent de mieux comprendre la maladie d'Alzheimer ou d'autres troubles neuro-dégénératifs - des tauopathies, car elles impliquent la protéine tau - se heurtent, en effet, à une difficulté: comment diagnostiquer la maladie "avant" (la mort) de faç ;on tout à fait fiable? Puisque aujourd'hui seule l'autopsie permet de décrire les agrégats de protéine tau dans le cerveau (caractéristiques de nombreuses pathologies cérébrales) et donc de savoir avec certitude de quel type de maladie neuro-dégénérative souffrait la personne.

Autrement dit, si actuellement on peut prélever du liquide céphalo-rachidien par ponction lombaire chez le patient vivant et constater que la protéine tau est malade, il est impossible d'identifier la maladie, sur la base de cet échantillon.

Néanmoins, des chercheurs de l'Institut de neuroscience (IoNS) ont eu l'idée d'explorer une autre piste avec l'appui d'un outil puissant disponible à l'Institut de Duve de l'UCLouvain, la spectrométrie de masse, capable de caractériser les protéines.

Pour mener à bien leurs travaux, ils ont comparé la protéine tau agrégée (au centre des préoccupations depuis 30 ans) et la même protéine soluble (non agrégée). Sous cette forme, elle présente l'avantage de pouvoir être caractérisée du vivant des patients, et cela par une ponction lombaire (réalisable dès aujourd'hui) ou une prise de sang (envisageable dans le futur).

"L'originalité du travail est d'avoir comparé la protéine soluble et les agrégats, alors que l'essentiel des biochimistes travaillent sur les agrégats, visibles au microscope", souligne le professeur Bernard Hanseeuw.

Sur un plan plus fondamental, cette comparaison permet de mieux comprendre le processus d'agrégation qui est à l'origine des maladies neuro-dégénératives, et ouvre la voie à des diagnostics plus fiables ainsi que d'éventuels traitements. 

En Belgique, environ 100.000 personnes souffrent de démence. La majorité d'entre elles sont atteintes de la maladie d'Alzheimer; une minorité souffre de tauopathies primaires telles que la dégénérescence cortico-basale, la maladie de Pick ou la dégénérescence du lobe fronto-temporal.

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